vendredi 29 juin 2012

Figlio della luna

"Tantôt berger de carie, tantôt douzième roi d’Elide, Endymion réunit les mythes d’Hypnos et de Séléné (nom grec de la lune). Fils de Jupiter et de la nymphe Calyce, chéri de son père, il fut admis dans l’Olympe. Audacieux au point de faire comprendre à Junon qu’il trouvait ses charmes à son goût, il fut condamné par Jupiter à un sommeil éternel. D’autres prétendent que Jupiter lui ayant laissé le choix de son châtiment, il demanda une jeunesse éternelle et la faculté de dormir aussi longtemps qu’il le voudrait. La chaste Diane éprise de sa beauté parfaite, vint le visiter toutes les nuits dans une grotte du mont Latmos et enfante cinquante filles et un fils.

D'après une autre légende moins fréquemment citée, Endymion fut aimé d’Hypnos, dieu du sommeil qui le faisait dormir les paupières ouvertes, pour voir toujours ses beaux yeux. Girodet, fin lettré, était familier des multiples interprétations du mythe, dont certaines sont reprises dans le dictionnaire de la fable auquel il collabora (Noël, Dicionnaire de la Fable…, 1803, p.475-476. Dans l’article « Endymion », Noël fait directement référence au tableau: « Ce sujet a été souvent traité par les peintres et les poètes; mais parmi les premiers, je doute qu’aucun l’ait rendu aussi poétiquement que le citoyen Girodet, dont les talents justifient ce début de la plus grande espérance. »). Une source grecque satirique qui n’y figure pas (Levitine, 1952 (publié en 1978) mentionne pour la 1ere fois cette source, absente du dictionnaire de Noël.) correspond pourtant exactement à la scène du tableau: il s’agît du Dialogue des dieux, de Lucien de Samosate, où Aphrodite se moque de Séléné allant contempler Endymion dans son sommeil. Anne-Louis Girodet (1791), Le sommeil d'Endymion, Musée du Louvre, Paris.