mercredi 25 janvier 2017

Scienza e arte

« L’art me conduit à retrouver l’épaisseur du monde que la science aplatit  » Ne s’agit-il pas là, tout simplement, d’une rencontre avec la philosophie ? S’il est vrai que, dans cet ouvrage, le style ne cède pas sur l’esprit tranché et railleur du scientifique, l’honnêteté et la clairvoyance sont au rendez-vous. Que manquerait-il ? Le ressenti, la palpitation du signifiant, le dépassement du raisonnement scientifique pour l’univers des concepts esthétiques. Mais il n’empêche : ce livre est une « sainte » colère, le témoignage précieux d’un scientifique grandissant au contact de l’art".





"La science n’est pas l’art, et force est de constater que l’union de ces deux univers ne peut exister qu’au mode de la négation. Une différence existentielle les sépare, et la définition que Lacan donne de chacun d’eux dans L’éthique de la psychanalyse apporte un nouvel éclairage : la science comble le trou du réel, alors que l’art organise l’espace autour de lui .
Ainsi l’expérience esthétique, comme en témoigne « à corps et à cris » l’auteur, se trouve être fondamentale et vitale, car elle seule nous permet de tenir debout au bord du trou, de soutenir un peu de ce réel qui insiste. Le pont des Arts que construit Jean-Marc Lévy-Leblond est une passerelle fragile posée au-dessus du vide, certes. Mais il rend possible le passage d’une rive à l’Autre".
Dorothée Marcinik (2011/2), La science n'est pas l'art, Brèves rencontres, n°27, Eres. and Le Musée Guggenheim, New York.