dimanche 28 juin 2009

Outbreak

"Au sortir de la forêt, la vallée s'élargissait et, sur un plateau dominant le torrent, elles ont vu les maisons militaires et la chapelle. Esther se rapellait quand Gasparini parlait de la Madone des Fenestres, de la statue qu'on montait au sanctuaire en été et qu'on redescendait en hiver, vétue d'un manteau pour qu'elle n'ait pas froid. cela lui semblait tellement lointain qu'elle ne comprenait pas qu'elle était arrivée.
Elle croyait qu'elle allait voir la statue dans une grotte, cachée au milieu des arbres, entourée de fleurs. Elle regardait sans comprendre ces grandes batisses laides qui ressembaient à des casernes. En continuant le chemin, Ester et sa mère sont arrivés jusqu'à la plate-forme. La place, devant la chapelle, était pleine de monde.
Les fugitifs étaient là, déjà, tous ceux qui étaient partis dans la nuit. Les hommes, les jeunes gens, les femmes, les enfants, et même des vieillards vêtus de caftans étaien sur la place, assis par terre, le dos appuyé contre les murs. Il y avait aussi les soldats italiens de la IV° Armée. Ils étaient installés dans une des bâtisses. Ils étaient assis au dehors, l'air fatigué, et malgré leurs uniformes ils avaient l'air, eux aussi, de fugitifs."
JMG Le Clezio, Etoile errante, Gallimard, Paris, 1992. and L'art baroque -Alpes-Maritimes