dimanche 5 juillet 2009

Pina

"Elle a fait naître une forme de théâtre un peu hybride, très physique et très engagé.
Des compagnies lui doivent beaucoup. Le nouveau cirque aussi. On a aussi vu de nombreux clonages de spectacles de Pina Bausch . Il y a donc eu le meilleur et le pire. Quelles images la danse de Pina Bausch vous laisse-t-elle ?
" The Man I love (Gershwin)
" dans la langue des sourds-muets. Des gens qui serpentent, à la queue leu leu, avec leurs mains qui volent, comme des oiseaux. La danseuse française, presque nue, avec son accordéon sur le ventre, au milieu d'un champ d'oeillets: nelken oeillets dominique mercy . Des filles épinglées contre les murs ... C'est sans fin. Je sens aussi les odeurs : celle du gazon dans Kontakthof mit Damen und Herren ; fraîcheur de l'eau de la fontaine de Roma ; les bougies sur les bras des garçons de Palermo ; la pierre qu'on jette en l'air et qui vous retombe sur la tête, je ne sais plus où ; Jan, le Tchèque qui ne dansait plus, et faisait des interventions dans les spectacles. Et puis, il y a Pina dans café muller , avec ses cheveux qui tombent, son abandon. On dirait une sainte laïque, et on revoit en elle la petite fille qu'elle était, jouant sous les tables du café de ses parents."
Georges Lavaudant, metteur en scène et directeur du Théâtre de l'Odéon de 1996 à 2007, in LE MONDE / 01.07.09. and PINA BAUSCH - LE SACRE - Musique