samedi 24 octobre 2009

Holding five

"Pour moi, D.Winnicott était essentiellement une personne véridique, qui attachait de l'mportance aux "bonnes manières". C'était quelqu'un qui respectait chaque individu, patient ou collègue, tout en étant capable de faire ouvertement ses critiques. Exiger des "associations" ou infliger une "interprétation" aurait fait partie des "mauvaises manières" et aurait été d'ailleurs parfaitement inutile. Il était aussi honnête qu'on peut l'être, faisait cas des observations et répondait honnêtement aux questions, à moins qu'il ne faille protéger quelqu'un, auquel cas il tenait à ce que l'on sache quand sa réponse n'était pas tout à fait vraie et pourquoi. Il répondait aux questions directement et au premier degré, ce n'est qu'après qu'il se demandait (seul ou souvent avec le patient) pourquoi la question était posée. Pourquoi à ce moment là ? Et quelle angoisse inconsciente y avait-il derrière ? C'était moi qui travaillais à mon propre rythme, c'était lui qui s'y adaptait. S'il lui arriva d'exercer une pression, c'était parce que les circonstances - imprévues et externes - l'exigeaient. Ceci était très important pour moi. C'est ce qui me permettait d'être moi-même, alors qu'auparavant, tour à tour poussée puis retenue, je fonctionnais avec un rythme et des revirements qui n'étaient pas les miens." Margareth I. Little, Mon analyse avec Winnicott, in Des Etats limites, Ed. des femmes, 2005. and Pierre Bonnard, La baignoire (Le divan).