jeudi 16 décembre 2010
Stella
dimanche 14 novembre 2010
Isabel
L'austérité de la souche Giacometti, la rigidité calviniste pèsent sur la volupté charnelle. Rilke écrivait à Emile Verhaeren:"Pourquoi nous as-t-on rendu notre sexe apatride au lieu d'y transférer la fête de nos pouvoirs intimes ?" Comment oublier que Rilke, lui aussi, fit halte en Engadine ? L'instant de grâce dans l'amour, c'est Diego qui l'a, pas Alberto. Jouir lui est difficile, il ne peut pas "finir" et s'en plaint. Les putains le ravissent car elles ne lui en demandent pas tant. Toutes ses figurines sont conçues comme des nus. Ses scultures restent minuscules, à l'exception d'une seule, dans l'atelier de son père, qu'il occupe l'été 1943 à Maloja: Le chariot. La femme, nue, se tiend les bras le long du corps, pieds joints, sur le piedestal massif. "
Claude Delay (2007), Giacometti Alberto et Diego, L'histoire cachée, Fayard, Paris. and Alberto Giacometti, Scultures, Exposition de la Fondation Maeght, Septembre 2010.
dimanche 31 octobre 2010
Tombstone
Dans le tombeau, nous avons ressenti tout de suite une émotion. Ici dans l'étroit périmètre des murs, il y a huit pierres debout sur le sol de terre battue, et la forme de huit corps dessinés par des murets de pierres plates fichées dans le sable, comme des sarcophages ouverts. La tombe de Ma et Aïnine à Tiznit ressemble à cette tombe, mais comme un objet moderne peut ressembler à un objet très ancien ...
mardi 26 octobre 2010
Sandy
vendredi 22 octobre 2010
Another world
Mais la difficulté venait moins de la distance et des risques (nous avions été prévenus que la région, quoique pacifiée, restait dangereuse à cause des mines) que la différence qui séparait Jemia, descendante de la lignée des Aroussiyine, des membres de sa famille restée au désert.
mardi 12 octobre 2010
Hiding room
vendredi 8 octobre 2010
Secret crystallization
lundi 4 octobre 2010
Crystals
jeudi 16 septembre 2010
Exhibition
samedi 11 septembre 2010
The end of dream
vendredi 16 juillet 2010
White light
Le bleu du ciel donnait le vertige. Les rochers brûlaient d'une flamme blanche. La lumièe était si violente que les larmes coulaient de ses yeux. Elle s'asseyait par terre, la tête appuyée sur ses genoux, le col de son manteau relevé jusqu'aux oreilles. C'était là que Jacques Berger l'avait retrouvée, un matin, et après cela, il l'avait accompagnée chaque jour. Peut-être qu'il avait suivi ses traces, ou bien il l'avait épiée de loin, quand elle courait à travers les rues jusqu'à la montagne. Il l'avait appellée par son nom, en criant fort, et elle s'était cachée derrière un buisson. Ensuite quand il était passé, elle était redescendue, jusqu'à un vieux mur. C'est là qu'il l'avait rattrappée. Ils avaient marché au milieu des pins, il la tenait par la main. Quand il l'avait embrassée, elle s'était laissée faire, tournant la tête de côté pour fuir son regard. Jacques parlait des dangers qui étaient partout à cause de la guerre." Jean Marie Gustave Le Clezio (1992), "Etoile errante", Gallimard, Paris. and Sur le chemin de la Liberté, in Le Mercantour, Alpes maritimes.
mardi 13 juillet 2010
Go away
Elle n'avait plus regardé personne pour ne pas avoir à lire le malheur dans les yeux, pour qu'on ne sache pas qu'elle y pensait elle aussi. Sur la route de pierres qui montait à travers la forêt, les gens avaient pris leurs distances. Les plus jeunes, les hommes, les jeunes garçons, étaient loin devant, on n'entendait même plus leurs voix quand ils s'interpellaient. Derrière eux s'étirait la longue procession. Bien qu'elles ne marchaient pas vite à cause du poids des valises qui leur brûlait les mains, Esther et sa mère dépassaient d'autres femmes, les vieilles qui trébuchaient sur des cailloux, les femmes qui portaient des bébés dans leurs bras, les vieux Juifs vêtus de leurs caftans trop lourds, appuyés sur des cannes .... Au fur et à mesure qu'elles marchaient, les silouhettes de femmes assises au bord du chemin, devenaient de plus en plus rares. Puis il y eut un moment où Esther et sa mère marchaient complétement seules, sans plus rien entendre que le bruit de leurs propres pas et le fracas doux du ruisseau en contrebas." Le soleil était tout près de la ligne des montagnes, derrière elles. Le ciel était devenu pâle, presque gris et devant elles les nuages lourds étaient massés. Comme elle avait cherché cela depuis un bon moment." Jean Marie Gustave Le Clezio (1992), "Etoile errante", Gallimard, Paris. and Caravaggio (1571-1610), "Taking of Christ".
samedi 10 juillet 2010
Hugely
dimanche 4 juillet 2010
Wandering star
dimanche 20 juin 2010
Waltz
samedi 19 juin 2010
Poetry
lundi 7 juin 2010
Esistere Psichicamente
jeudi 27 mai 2010
Eros and Psyche
lundi 3 mai 2010
Ritratto in poesia
vendredi 16 avril 2010
Lacking
mercredi 31 mars 2010
Sunshine
...
Stevie Wonder - You are the sunshine of my life
samedi 27 mars 2010
Thanks
jeudi 25 mars 2010
Dumb
lundi 15 mars 2010
Damning
Andrea Nao, "Le prostitute di Caravaggio", Epilogo, Schena Editore, 2007. and Michelangelo Merisi da Caravaggio (1606), Emmaus, Pinacoteca di Brera (Sala XXIX), Milan.
jeudi 4 mars 2010
Bleeding
vendredi 26 février 2010
Injury
Et enfin un soir tu me remarquas. Je t'avais vu venir de loin, et je concentrai toute ma volonté pour ne pas m'écarter de ton chemin ...
samedi 20 février 2010
Sculptor
mardi 9 février 2010
To remember
lundi 8 février 2010
Darling
Marguerite Duras , Le ravissement de Lol V. Stein, Gallimard, 1984. and "En bordure du Mekong, entre Saïgon et le Laos".
dimanche 7 février 2010
Amazing
- Tatiana tu es ma vie, ma vie, Tatiana.
- Comment te faire encore plus, Tatania ?
Il devait y avoir une heure que nous étions là tous les trois, qu'elle nous avait vus tour à tour apparaîre dans l'encadrement de la fenêtre, ce miroir qui ne reflétait rien et devant lequel elle devait délicieusement ressentir l'éviction souhaitée de sa personne.
- Peut-être que sans le savoir ... dit Tatania, toi et moi ...
Ce fut le soir enfin.
Jacques Hold recommença encore avec de plus en plus de mal à posséder Tatania Karl. A un moment, il parla continûment à une autre qui ne voyait pas, qui n'entendait pas, et dans l'intimité de laquelle, étrangement il parut se trouver".
Marguerite Duras , Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Gallimard. and Le Titien, Le concert champêtre.
samedi 6 février 2010
Hourly
"C'est toujours doux de revenir à Paris pour trouver une douce lettre de vous. Dans le train je savais que je la trouverais et ça me donnait l'illusion que je revenais vers vous ...
vendredi 5 février 2010
If ever
Bouches mes oreilles : je peux t'entendre
Et même sans pieds je peux aller vers toi
Et même sans bouche je peux t'invoquer.
Arraches-moi les bras : je te saisis
Avec mon coeur comme avec une main
Déchires-moi le coeur : et mon cerveau battra
Et même si tu fais de mon cerveau un brasier
Je te porterai dans mon sang."
Rainer Maria Rilke (1875-1926), Le Livre d'heures, Le livre d'images (1899). and Auguste Rodin (1840-1917), L'homme qui marche (1900-1907), Musée Rodin, Paris.